Une stratégie maritime pour le 21ème siècle

photo-4Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a dévoilé une stratégie maritime ambitieuse pour la province qui façonnera le transport et la logistique de l’expédition outre-Atlantique pour le Nord-Est de l’Amérique au 21e siècle. Montréal pourrait devenir la porte d’entrée maritime pour lier un marché américain (Nord-Est) de 135 millions de personnes d’avec la plus grande économie du monde, la zone Euro et ses $18,000 milliards. Cette annonce suit la nouvelle d’Octobre 2014 d’un accord de libre-échange (AECG) entre le Canada et l’Union Européenne qui donnera un accès préférentiel à ces marchés, possiblement dès 2016.

Les années de gloire

montrealsummer-026Dès 1860 et pendant un siècle, Montréal était la vraie métropole du Canada, principalement grâce à son rôle de plaque tournante du transport du pays avec son grand centre portuaire et ferroviaire. En 1923, Montréal était encore le plus grand port céréalier du monde. Certains des silos à grains datant de cette période sont encore visibles, mais Montréal se classe aujourd’hui 97ème à l’échelle mondiale en tonnage, avec seulement un quart du volume qui transite par New York (26ème).

Positionné pour l’avenir

La voie maritime du Saint-Laurent et des Grands Lacs représente le plus long système de navigation profonde du monde et s’étend sur 3,700 km, au cœur du continent nord-américain. Cette situation géographique favorable signifie que l’expédition par Montréal fournit le plus direct, rapide et donc aussi le moins cher. Ceci, combiné avec une logistique plus efficace – un temps de transit de fret de 24 heures à Montréal contre jusqu’à 5 jours par New York – donne à la “Belle Province” un avantage qui pourrait aider Montréal à retrouver sa position de plaque tournante maritime en Amérique du Nord.

Moins cher et plus propre

1l-maersk-mc-kinneyAvec les plus grands navires transportant jusqu’à 600,000 tonnes de marchandises, le transport maritime est le plus efficace. Il se compare favorablement au train et au transport routier au niveau des couts, mais aussi en termes de réduction de la pollution. Son empreinte carbone est 3 fois plus basse que par train et 33 fois plus basse que par camion!

La sécurité d’abord

Les risques du transport routier et la catastrophe ferroviaire de 2013 du Lac Mégantic qui a fait 42 victimes font de la sécurité une préoccupation majeure. Même si le transport maritime a un bon dossier de sécurité, la stratégie maritime reconnait l’importance des préparations aux catastrophes et prévoit le développement d’un centre d’expertise des écosystèmes marins aux iles de la Madeleine.

Science et innovation

Compte tenu des opportunités liées à la croissance des activités océaniques à l’échelle mondiale, il y a un besoin urgent de recherches, d’innovation et de partage des connaissances. La mise en place du Réseau Maritime du Québec agira comme un catalyseur pour mobiliser les structures existantes et améliorer les échanges, en particulier entre le Québec et la France (qui possède le deuxième plus grand territoire marin du monde).

Protection de la biodiversité et tourisme

Reconnaissant l’exceptionnelle beauté et la biodiversité de la voie maritime du Saint-Laurent, la stratégie appelle à la création de zones marines protégées équivalent à au moins 10% du territoire marin. Ceux-ci, ainsi que l’amélioration des infrastructures à différents points le long du fleuve visent à stimuler le tourisme de croisière qui est déjà en forte croissance et qui a attiré 350,000 personnes en 2014 et prévu d’atteindre 400,000 cette année.

Propulsant le Québec au 21e siècle

La stratégie maritime de $9 milliards de Philippe Couillard et les 30,000 emplois qu’elle espère créer est comparable en ampleur aux grands projets de la Baie James de Robert Bourassa des années 1970 qui ont coutés quelque 20 milliards de dollars plusieurs décennies a être complétés. Aujourd’hui, cet héritage de Bourassa donne à la Province une énergie bas-carbone et peu couteuse qui fait que les Québécois ont la plus faible empreinte carbone du pays (9,7 tonnes d’équivalent CO2 par habitant en 2012 contre une moyenne de 20,1 tonnes pour les Canadiens).

Fait intéressant, 43,5% des émissions de carbone au Québec proviennent du secteur des transports qui utilise l’essence pour alimenter des voitures et des camions peu efficaces. Compte tenu de son accès à une électricité propre et fiable, le Québec pourrait devenir un leader de l’électrification des transports pour les véhicules de tourisme. A son tour, la stratégie maritime pourrait permettre une réduction importance de l’expédition par la route avec de nouvelles réductions de carbone, tout en stimulant le commerce et la compétitivité de la province.

Un message pour ParisClimat2015

Réconcilier l’économie et l’environnement sur ​​la base de connaissances scientifiques solides pour la prospérité des Québécois au 21e siècle – un message urgent et inspirant que le Premier ministre Couillard et le Maire de Montréal Denis Coderre pourrons transmettre durant la Conférence sur le climat de Paris en Décembre. Cette aventure dure depuis déjà 40 ans dans la « Belle Province » et la stratégie maritime est son dernier chapitre.

A maritime strategy to propel Quebec into the 21st century

photo-4Quebec Prime Minister, Philippe Couillard, unveiled an ambitious and far-reaching maritime strategy for the province that will shape the transportation and logistics of cross-Atlantic shipping for North America in the 21st century. Montreal could become the preferred maritime gateway to link a Northeast American market of 135 million with the $18 trillion Eurozone, the world’s largest economy. This timely announcement follows the October 2014 news of a free trade agreement (CETA) between Canada and the Eurozone that will provide preferential market access as early as 2016.

Glory days

montrealsummer-026In the 1860s and for a century, Montreal was Canada’s true metropolis, largely thanks to its role as the country’s transportation hub with its major port and railway center. In 1923, Montreal was even the world’s largest cereal port. Some of the grain silos dating back to that period are still visible, but Montreal now ranks 97th globally for container tonnage, with only 1/4 of the volume that transits through New York (26th).

Positioned for the future

The St-Lawrence seaway and Great Lakes makeup the longest deep-boat navigation system in the world extending 3,700 km into the North American heartland. This favorable geographical situation means that shipping through Montreal provides the fastest, cheapest and most direct market access. This, combined with more efficient logistics – a 24 hour cargo transit time in Montreal versus up to 5 days through New York – gives the “Belle Province” a compelling advantage that could help Montreal regain its position as a leading maritime hub in North America.

Cheapest and cleanest

1l-maersk-mc-kinneyWith the largest vessels carrying up to 600,000 tons of cargo, maritime shipping is the most efficient form of transportation. It compares favorably to trains and trucks in terms of costs but also for pollution reduction. Its carbon footprint is 3 times lower then trains and 33 times lower then trucks!

Safety first

A poor safety record for road transport and the fresh memory of the 2013 unattended train with crude oil that derailed and exploded killing 42 people in Lac Mégantic makes security a major concern. While marine transport has a good safety record, the maritime strategy recognizes the importance disaster preparedness and will therefore develop a world-class marine ecosystem expertise center in îles de la Madeleine.

Science and innovation

Given the immense opportunities related to growth of oceanic activities globally, there is an urgent need for more marine research and knowledge sharing. The establishment of the Quebec Maritime Network will act as a catalyst to leverage the existing structures and improve exchanges science and technology, particularly between Quebec and France (a nation with a great expertise and interest in oceans given its control the world’s second largest marine territory).

Biodiversity protection and tourism

Recognizing the exceptional natural beauty and biodiversity of the St-Laurence seaway, the strategy also calls for the creation of marine protected zones equivalent to at least 10% of the marine territory. These, along with improved infrastructure at various points along the river aim to boost the already growing cruise tourism that attracted 350,000 people in 2014 and that is expected to reach 400,000 this year.

Propelling Quebec into the 21st Century

The $9 billion maritime strategy of Philippe Couillard and the 30,000 jobs it hopes to create across sectors is comparable in scale and ambition to the pharaonic James Bay hydroelectric plan of Robert Bourassa in the 1970’s that cost $20 billion and took decades to complete. Today, this Bourassa legacy provides Quebec with low cost and low carbon power and the lowest carbon footprint in the country (9.7 tons of CO2 equivalent per person in 2012 vs. a 20.1 ton average for Canadians).

Interestingly, 43.5% of carbon emissions in Quebec now come from the transportation sector that uses oil to fuel inefficient cars and trucks. Given its access to clean and reliable electricity, Quebec can become a global leader in the electrification of passenger vehicle transport. The maritime strategy in turn will allow a massive reduction in road shipping – with further carbon reductions – while boosting trade and the competitiveness of the Province.

A compelling message for ParisClimat2015

Reconciling the economy and the environment on the basis of sound scientific knowledge for the prosperity of Quebecers in the 21st century – a most urgent and inspirational message that Prime Minister Couillard and Montreal Mayor Denis Coderre can now deliver at the Paris Climate Conference in December. This is an adventure that is already 40 years in the making “dans la Belle Province”. The maritime strategy is its latest chapter. Time will tell if the Couillard legacy becomes as transformational and as electrifying as Bourassa’s.